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Quelles options pour se faire livrer un CPPA ?

Bon, ça y est, vous avez décidé : vous allez signer un CPPA. Tout est prêt, vous avez un producteur prêt à vous vendre l’électricité d’une de ses capacités renouvelables, vous avez négocié un prix, une durée, etc. Dernière question à régler : la livraison.

Si vous trouvez déjà difficile le choix entre la livraison à domicile et la livraison en point relais quand vous faites vos courses sur Internet, les modalités de livraison risquent de vous déconcerter, surtout que les producteurs ont pour l’instant plutôt tendance à se décharger de cette question sur le consommateur.

Cet article va explorer les différents modes de livraison et leurs avantages et inconvénients respectifs.

 

La livraison physique

C’est certainement le mode de livraison le plus intuitif. L’électricité produite est livrée physiquement dans le périmètre d’équilibre de votre fournisseur et les volumes que vous achetez au producteur à travers le CPPA sont « nettés » de votre facture d’électricité. Cela semble simple, mais en pratique, cela ne l’est pas tant que ça.

 

Pour soustraire les volumes du CPPA d’une facture, le fournisseur doit en premier lieu recevoir l’électricité, puis tenir compte des volumes reçus dans ses factures. Une des façons communes de réaliser cela est de rattacher le site de production lié au CPPA au périmètre d’équilibre du fournisseur. L’électricité produite est alors directement intégrée dans le périmètre du fournisseur. Si le consommateur change de fournisseur, il doit penser à changer l’accord de rattachement du site de production vers le nouveau fournisseur.

 

Cette solution a toutefois un écueil : le fournisseur doit « équilibrer » le site de production. Les volumes de production du site renouvelable sont variables, doivent être prévus et engendrent des coûts d’écart liés aux erreurs de prévision. Tous les fournisseurs ne sont pas capables d’équilibrer un parc renouvelable, ce qui limite votre choix de fournisseur.

L’autre possibilité est d’intégrer une partie tierce, en l’occurrence un agrégateur, qui va équilibrer le parc. Ce dernier est rattaché à son périmètre et va livrer un volume d’électricité prédéterminé au fournisseur du consommateur, souvent sous la forme d’un « bloc » via l’envoi de PEB (Notification d’échange d’électricité entre deux périmètres d’équilibre). Dans ce cas-là, le fournisseur voit sa tâche simplifiée, puisqu’il ne gère plus l’équilibrage.

 

Dans les deux cas, le CPPA doit être explicitement prévu dans le contrat de fourniture et va occasionner le paiement de frais d’équilibrage de la part du consommateur. Même dans la seconde option, trouver un fournisseur qui est prêt à intégrer un CPPA dans son contrat et sa facturation n’est pas une tâche facile pour une PME. En effet, les contrats de fourniture pour les consommateurs dits « milieux de portefeuille » sont extrêmement standards et un CPPA rajoute de la complexité à une période où il n’est pas forcément simple de trouver un fournisseur tout court.

La livraison financière

Les CPPA financiers, aussi parfois appelés virtual CPPA — le terme financier est plus exact donc c’est comme ça qu’on les appellera ici —, sont un peu moins intuitifs que les CPPA à livraison physique, car comme leur nom l’indique, ils ne portent que sur un règlement financier et sont indépendants de l’approvisionnement physique du consommateur effectué par le fournisseur.

 

Dans un CPPA financier, le producteur vend sa production au prix spot, généralement via un agrégateur, et le consommateur achète au moins la part de sa consommation correspondant à la production prévisionnelle du CPPA au prix spot.

Si le prix du CPPA est inférieur au prix spot durant un mois, alors le consommateur verse la différence entre le prix spot et le prix du CPPA au producteur. Si, au contraire, le prix du CPPA est supérieur au prix spot durant un mois, alors le producteur verse la différence entre le prix spot et le prix du CPPA au consommateur.

 

En termes de sécurisation du prix, le CPPA financier se comporte exactement comme un CPPA physique. Son avantage principal est qu’il est totalement indépendant du fournisseur d’électricité, ce qui simplifie la conclusion du contrat de fourniture. Toutefois, trois points doivent être notés :

  • Le traitement comptable des CPPA financiers est différent de celui des CPPA physiques ; ils sont considérés comme des contrats de dérivés financiers (comptabilisation en mark-to-market).

  • Il est nécessaire pour le consommateur d’avoir un contrat qui lui permet une exposition au prix spot (contrat bloc+spot notamment) et de dimensionner correctement cette exposition par rapport à la production du CPPA. Sinon, il risque de se retrouver sous ou sur-couvert durant certaines périodes.

  • Enfin, en cas de livraison financière, les garanties ne sont pas « nettées ». Si votre fournisseur demande des garanties ou des prépaiements pour votre livraison d’électricité, il n’enlèvera pas les volumes du CPPA de votre consommation globale et vous aurez certainement à constituer des garanties pour le paiement du CPPA.

À noter que le choix entre CPPA physique et financier dépend fortement de plusieurs paramètres propres aux contreparties du CPPA (taille, expertise sur les marchés, etc.). Il est aussi important de bien rédiger la clause de livraison des CPPAs afin d’éviter les déconvenues. En effet, un CPPA physique qui ne pourrait pas être livré peut représenter un risque important pour le contrat. Les CPPAs qui prévoient une certaine flexibilité autour des modalités de livraison, par exemple de passer d’une livraison physique à financière, tendent à être plus robustes.

Augmented Energy peut agir en tant qu’agrégateur afin de faciliter la livraison de vos CPPAs. Intéressé par en savoir plus : sales@augmented.energy

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